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Lun. 3 Oct. 2022

Les couche-tard : à la rencontre de Vincent Le Herbe !

Portrait du responsable billetterie du Ninkasi Gerland 🎵

Vous l’avez sans doute déjà croisé lorsque vous passez les portes du Ninkasi Gerland, mais vous ne soupçonniez même pas qui il était et surtout quel était son rôle : agent de billetterie ! Partons à la rencontre de Vincent Le Herbe, ancien agent de billetterie devenu responsable billetterie et assistant administratif 🌓

Pour parler un peu de son parcours, Vincent a décroché un Master développement de projets artistiques et culturels internationaux. Maxi coup de bol (comme il l’évoque), une annonce pour être agent de billetterie en 24h/semaine paraît sur le site de recrutement du Ninkasi peu de temps après avoir rendu son mémoire et passé sa soutenance. « J’étais grave chaud. Pour la petite histoire, je suis arrivé à Lyon en 2011, et j’ai poncé le Kafé parce que c’était gratuit, et en tant qu’étudiant je n’avais pas d’argent donc c’était le bon compromis pour faire la teuf.  Alors je me suis dit que j’allais postuler. Fun fact, j’avais déjà croisé Fabien Hyvernaud dans les bureaux d’Arty Farty et Culture Next à l’occasion de mon stage en administration chez eux quelques mois auparavant. » À cette période, le Ninkasi Gerland avait besoin de quelqu’un qui gère le public, et il a été embauché en CDI en octobre 2018. Après la période Covid, Vincent a connu une évolution de poste et a pu former des gens qui ont pris sa relève ; « quand tu es agent de billetterie, tu fatigues au bout d’un moment. »

Je l’ai vécu comme une chance de pouvoir mettre un pied dans une équipe aussi cool pour un premier job, et j’adorais le projet culturel du Ninkasi.
 © www.gaetan-clement.fr - réveillon 90's au Ninkasi Gerland (2018) © www.gaetan-clement.fr - réveillon 90's au Ninkasi Gerland (2018)

En étant agent de billetterie, on a un rythme de vie particulier ! Vincent nous raconte : « Tu prends le métro, il fait nuit, les gens partent en teuf… Et tu arrives, tu prends un grand café. C’était le cas les vendredis et samedis parce que j’étais au guichet de billetterie. Il fallait superviser, assurer la signalétique, être en lien avec le régisseur général, et toutes les équipes… C’était toute une partie logistique à gérer. Il faut être paré à tous les imprévus. Et puis à la fin de ton shift, si tu es fatigué ou sage, tu rentres, sinon tu vas bouncer un peu au Kao avec tes potes.»

© https://www.instagram.com/gcplyon - Temple #1 (2016)© https://www.instagram.com/gcplyon - Temple #1 (2016)
L’euphorie est telle parfois qu’on ne peut s’en empêcher.
© https://www.instagram.com/gcplyon - Maggy Smiss pour Keep the Fire Burning (2022)© https://www.instagram.com/gcplyon - Maggy Smiss pour Keep the Fire Burning (2022)

« Ce qui me plaisait particulièrement, c’était d’être à la croisée de toutes les équipes qui assurent le bon fonctionnement d’une soirée, et que ça se passe suffisamment bien pour que le public n’en voient même pas les rouages. Les sourires des gens sont communicatifs. Travailler main dans la main avec toutes les équipes, débriefer à 6h du matin alors qu’on est fatigués parce qu’on a tout donné mais que tout a roulé, ça donne le sentiment d’être les Avengers et d’avoir sauvé le monde. On a pris soin de nos petits Gremlins qui ont passé un bon moment. »

Comment fait-on pour avoir une vie sociale dans ces cas-là ? « C’était compliqué. Les soirées où je pouvais voir mes potes, c’étaient les jeudis soirs. Le dimanche, tu te couches à 8h du matin donc tu ne bosses pas le lundi, alors ça peut aller. C’était au grand désarroi de mes proches ! Mais c’est comme ça. Pour faire la fête, j’allais au Sucre les dimanches pour leur Sunset Society, parce que c’est le type d’événements qui permet à notre branche de métiers de sortir. »

© www.gaetan-clement.fr 
Ninkasi - Steve'n'Seagulls - Bottle Next - Talco© www.gaetan-clement.fr Ninkasi - Steve'n'Seagulls - Bottle Next - Talco

Vous vous souvenez de la période Covid ? On enfonce des portes ouvertes bien sûr… Vincent nous brosse son tableau : « Le plus dur, c’était d’être dans le flou : ne pas savoir quand on allait reprendre, tout changeait constamment… Et j’étais arrêté à 100%. J’ai donc pris du temps pour moi : j’ai commencé la batterie, et l’apprentissage de la langue des signes. La langue des signes, c’est parce que j’ai rencontré des personnes sourdes et malentendantes qui venaient aux soirées techno du Kao, ça m’a motivé à vouloir accueillir les gens encore plus chaleureusement. Avec l’équipe de Gerland, on avait un groupe Messenger sur lequel on échangeait beaucoup de blagues, ça a permis de garder du lien, et puis on se voyait une fois par mois. Quand le Ninkasi Gerland a rouvert, la reprise n’en a été que meilleure. »

Les temps de confinement nous ont permis d’avoir un vrai temps de réflexion pour enrichir et consolider des projets qui nous tiennent à cœur, dont le Ninkasi Musik Lab.

What about le Ninkasi Gerland ?

Evidemment, on lui a demandé ce qu’il préférait au Ninkasi Gerland ! « Toutes les salles de concert de la région ont une programmation riche, mais c’est quand même rare d’avoir un lieu qui propose autant d’événements gratuits. Je suis encore plus fier de bosser au Ninkasi parce qu’on fait en sorte de pouvoir assurer plus de 300 événements gratuits par an au Kafé. Ça me touche parce que c’est grâce à ça que j’ai pu avoir une vie culturelle et sociale quand j’étais étudiant et en situation un peu précaire. »

« Je veux participer aujourd’hui à la diffusion d’un projet culturel qui soit réellement accessible au plus grand nombre. »

Vincent est également très attaché au projet du Ninkasi Musik Lab : « C’est un dispositif vraiment intéressant : il n’y a pas de compétition et les artistes sont rémunérés alors même que leurs concerts sont gratuits pour le public. On propose un réel accompagnement pour leur donner le coup de pouce dont ils ont besoin. Et on a de supers retours de leur part, ils nous donnent souvent des nouvelles parce qu’on a créé un lien avec eux. C’est une petite communauté qui se forme, ça fait chaud au cœur. »

© www.instagram.com/gcplyon - Li$on au concert du Ninkasi Musik Lab (2022)© www.instagram.com/gcplyon - Li$on au concert du Ninkasi Musik Lab (2022)
On a le sentiment de servir à quelque chose dans le maillage culturel lyonnais.

Une anecdote ?

 © https://www.instagram.com/gcplyon - Ninkasi X Keep the Fire Burning (2022) © https://www.instagram.com/gcplyon - Ninkasi X Keep the Fire Burning (2022)

« J’ai un souvenir qui m’a marqué. Ça faisait deux semaines que je travaillais comme agent de billetterie, et un soir j’ai assuré deux fois de suite la billetterie au Kao. D’abord, il y avait un concert de Lordi, du heavy métal, avec des gens costumés en monstres ou grimés de noir, New Rock aux pieds, tout l’attirail du fan. En parallèle, au Kafé, il y avait un concert de rap avec des collectifs de hip hop locaux ; il devait y avoir environ 400 personnes. C’est un tout autre public, beaucoup plus jeune qui pogote et fume des clopes. À 23h, je prépare la billetterie du format club au Kao pour une No Gender. On a vu arriver des grandes drags vêtues de boas avec des frous-frous et bardées de cuir. C’est dans ces moments là qu’on réalise que les scènes Ninkasi brassent vraiment du monde. On est dans une société où on fantasme l’autre, et on ne les comprend pas toujours parce qu’on ne les rencontre pas. Mais là, c’était vraiment intéressant d’un point de vue social : certains groupes discutaient entre deux. C’était un moment très fort. »

Il préfère ?

Son style de musique favori ? « J’ai un gros love pour les musiques électro avec une présence marquée dans les basses (fréquences) : la drum n bass, le dubstep (pas celui de Skrillex !), la jungle. J’adore aussi le rock et le punk hard core. Et depuis peu, j’ai pris une claque à un concert de Kelly Finnigan au Kafé. C’est un type qui vient de Californie et qui fait de la soul. Il y avait 300 personnes au Kafé et c’était un des plus beaux concerts de ma vie. »

Son morceau préféré ? « C’est dur comme question. Là tout de suite je dirais Forget me not de Say She She, c’est un groupe de trois nanas qui vient de sortir leur tout premier album et qui sont dans le même label pour lequel a signé Kelly Finnigan (Colemine Records). »

Sa bière préférée ? « La Pale Ale en pression. »

© www.instagram.com/gcplyon - concert de Kelly Finningan au Ninkasi Gerland/Kafé© www.instagram.com/gcplyon - concert de Kelly Finningan au Ninkasi Gerland/Kafé

Sa définition de la teuf ?

« C’est quand tu passes un moment de partage avec tes potes, mais que tu finis par rencontrer d’autres personnes dans une autre ambiance, et que tu ne restes pas dans un entre-soi. »

Quand tu rentres chez toi et que tu es sur ton petit nuage, c’est que quelque chose que tu n’attendais pas et de magique s’est passé. Pour moi c’est la définition d’une teuf réussie.

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