Samedi soir : vous vous rendez au concert de votre groupe de rock prĂ©fĂ©rĂ© dans la salle du Kao, puis vous enchaĂźnez avec une soirĂ©e techno bien Ă©picĂ©e pour taper du pied toute la night. Vous vous ĂȘtes dĂ©jĂ demandĂ© ce qu’il se passait dans l’upside down du Ninkasi Gerland, qui sont ceux qui tirent les ficelles et qui font que votre soirĂ©e sera mĂ©morable ? La chronique des couche-tard est faite pour ça ! Pour l’inaugurer, on a interviewĂ© Alain Lledo, rĂ©gisseur adjoint chez Ninkasi Musiques.
Pour parler un peu de son parcours, Alain a entrepris un BTS en maintenance industrielle qui consistait en une formation pluridisciplinaire en technique. Il avait donc des bases solides dans ce domaine. « Je me suis posĂ© beaucoup de questions pour la suite, et je me suis rendu compte que je nâavais pas envie de travailler dans un bureau. Jâai donc fait six mois de break lors desquels jâai fait des petits jobs par ci par lĂ . Et puis jâai Ă©changĂ© avec mon cousin qui mâa motivĂ© Ă faire un BTS audiovisuel en alternance, et jâai postulĂ© au Ninkasi Gerland đ„. On m’a engagĂ© parce que j’avais dĂ©jĂ des compĂ©tences en maintenance. Pour lâanecdote, mon cousin mâa poussĂ© dans cette voie parce que depuis tout petit, je faisais des animations disco-mobile pour des mariages avec mon pĂšre. »
Organiser des concerts et des soirĂ©es implique souvent dâavoir un rythme de vie dĂ©calĂ©Â ! On lui a demandĂ© Ă quelle heure il prend son premier cafĂ©Â : « 9h. On nâa pas vraiment cet aspect dĂ©calĂ© dans le rythme en tant que rĂ©gisseur. Dâailleurs, je me suis mis au dĂ©ca parce que je me suis rendu compte que jâĂ©tais Ă facilement 14 cafĂ©s par jour. » Alain rĂ©alise en moyenne une soirĂ©e rĂ©gie par semaine Ă lâannĂ©e lors de laquelle il agit sur le plan opĂ©rationnel, il accompagne les artistes sur la rĂ©gie, prĂ©pare la scĂ©nographie, et veille au bon fonctionnement des Ă©quipements techniques. Au quotidien, il travaille sur les dates programmĂ©es au Ninkasi Gerland. Peu importe les imprĂ©vus, il a une to do list bien prĂ©cise : « Show must go on ! Quel que soit le problĂšme, il faut rĂ©ussir Ă jongler et toujours continuer Ă alimenter la machine. Il faut beaucoup de rigueur ».
« Ătre en salle, câest exaltant, et chaque nouvelle salle offre son lot de nouvelles expĂ©riences et surtout de nouvelles rencontres. Câest toujours trĂšs inspirant et trĂšs riche parce que chaque personne avec qui je collabore va mâapporter un nouveau point de vue, de nouvelles compĂ©tences, et sa propre expĂ©rience. Que je travaille au Ninkasi Gerland ou pour dâautres salles, jâapprends. đ »
Alain met un point dâhonneur Ă offrir de bons souvenirs aux gens, et ça passe par le bon fonctionnement interne du Ninkasi Gerland : « Ăa ne me dĂ©rangerait pas dâĂȘtre le Philipe Etchebest des salles de spectacles. Il faut rĂ©ussir Ă ĂȘtre souple et ferme Ă la fois. Câest un mĂ©tier oĂč lâon travaille avec les Ă©gos, câest plutĂŽt dĂ©licat, mais jâaime former les gens. On veut faire bouger les lignes, casser les codes, et tout Ă©volue constamment dans ce secteur, on aspire Ă ĂȘtre unique. Ce travail me tient Ă cĆur, je mâinvestis Ă fond. Je ne veux pas laisser ma salle mourir ; on parle de la destruction du Kao, mais non en fait, rien ne sâarrĂȘte đ. Et par-dessus tout, je ne veux pas devenir un vieux con aigri. »
7 ans de travail dans une mĂȘme salle, ça nâest pas rien ! « Ce qui est cool, câest que mon patron et mes collĂšgues sont aussi mes amis, et ça nâempĂȘche pas que la hiĂ©rarchie soit toujours prĂ©sente. On est une Ă©quipe soudĂ©e, et câest comme ça quâon avance ». Son attachement au Ninkasi Gerland semble trĂšs fort, au point dâavoir demandĂ© sa femme en mariage (responsable des nuits au Ninkasi Gerland soit dit en passant) dans la salle du Kao ! « CâĂ©tait une super occasion de faire ça Ă la maison, (parce que câest une seconde maison pour moi), ça me faisait rire de faire ça le soir oĂč les Fatals Picards jouaient sur scĂšne. Câest un groupe de comĂ©die rock qui propose des chansons humoristiques. Ils ont acceptĂ© dâintroduire ma demande, et ma femme a dit oui. CâĂ©tait marrant quelque part, elle pleurait dans mes bras sur une chanson loufoque ». Et selon Alain, leur fils est un pur produit Ninkasi ! « Câest aussi sa maison, il vit Ă notre rythme et il nous bluffe sur plein de choses. Les trois quarts des jouets quâil demande sont des instruments de musique parce quâil les voit au Kao. đžÂ »
Câest tout naturellement quâon lui a demandĂ© ce quâil prĂ©fĂ©rait au Ninkasi Gerland ! « La machine Ă cafĂ© je dirais, parce que câest lâoutil de convivialitĂ© ultime. On sây retrouve tous mĂȘme si on ne boit pas de cafĂ© ou quâon ne fume pas. On sacralise ces moments de la journĂ©e, et ça marque lâarrivĂ©e de quelquâun ! Câest le petit rituel chaleureux. âïž Â»
Une petite anecdote ? « Dans la salle du Kao, il y a des dalles de faux plafond dans les toilettes, et les gens aiment y passer. La premiĂšre fois, câĂ©tait une fille qui voulait aller une soirĂ©e club au Kao qui Ă©tait complĂšte. Elle a donc payĂ© une place pour le concert qui prĂ©cĂ©dait, sâest cachĂ©e dans le faux plafond, et a fini par lâarracher parce quâelle est tombĂ©e. »
Question musique ! On a demandĂ© Ă Alain quel Ă©tait son style de musique favori : « Depuis ces derniĂšres annĂ©es, je pense que câest le pop punk », et surtout son morceau prĂ©fĂ©rĂ©Â : « Quoi de neuf Scooby Doo de Simple Plan ! Je pense que câest mon animĂ© prĂ©fĂ©rĂ©. Et ce morceau est festif, ça donne le smile, ça me rappelle de trop bons souvenirs. Câest candide. »
La biĂšre prĂ©fĂ©rĂ©e dâAlain ? « Le cidre ! Ce nâest pas une biĂšre, mais jâadore le cidre Ninkasi Barrel Aged. đ »Â
« Je ne fais pas vraiment la teuf. Je ne suis pas du genre Ă danser, Ă mâĂ©clater. Je nâen ai rien Ă faire de taper du pied sur une bonne musique, je prĂ©fĂšre bitcher avec des potes ».